âš Les 4 Fantastiques : Premiers Pas : un grand oui, je suis amoureuse đđ„° (critique sans spoilers đ« ).
- Lily Purple Cat
- 25 juil.
- 8 min de lecture
Journal de bord â 23 juillet 2025
Je suis sortie de la salle encore suspendue Ă une image, le souffle coupĂ©. Je ne savais pas exactement ce que jâattendais de ce film, mais je savais que jâen attendais beaucoup. Peur dâĂȘtre déçue, excitation Ă lâidĂ©e dâune nouvelle origin story classique ? Dâune Ă©quipe Marvel enfin bien ficelĂ©e ? Peut-ĂȘtre un peu dâĂ©motion cosmique ? Ce que jâai trouvĂ©, câest autre chose. Quelque chose de plus doux, plus vrai, plus humain.
Une introduction Ă©lĂ©gante, sans repasser par lâorigin story
Les 4 Fantastiques : Premiers Pas nâest pas un film Marvel comme les autres. Ce nâest pas une origin story. Et câest justement ce choix qui rend le film aussi audacieux quâattachant.
Il a la triple mission de lancer une nouvelle Ăšre : introduire une Ă©quipe iconique, ouvrir la phase 6 du MCU, et redonner espoir aux fans. Matt Shakman rĂ©ussit un pari audacieux. Le rĂ©sultat est un concentrĂ© dâhĂ©roĂŻsme intemporel, respectueux des comics et surtout respectueux des spectateurs.
Le film fait un choix narratif fort : ne pas revenir sur lâorigin story de lâĂ©quipe. Les personnages sont dĂ©jĂ soudĂ©s, leurs pouvoirs acquis, leur histoire commune dĂ©jĂ entamĂ©e.
Ce positionnement évite les redites et permet de plonger directement dans leur dynamique de groupe, plus intime, plus riche. Cela donne au film une tonalitĂ© unique, presque hors du temps, renforcĂ©e par lâancrage assumé dans les annĂ©es 60 : dĂ©cennie de leur naissance dans les comics.
Ce cadre rĂ©tro-futuriste, soutenu par une mise en scĂšne sobre et soignĂ©e, confĂšre au film une Ă©lĂ©gance rare. On pense Ă X-Men : Le Commencement ou Captain America : First Avenger, mais sans lâobligation de raconter « comment tout a commencĂ© ». Ici, on entre dans lâhistoire en cours de route, et câest ce qui fait toute sa force.
Une famille dâhĂ©ros, humaine et crĂ©dible
Ce qui frappe dans ce film, câest la qualitĂ© de lâĂ©criture et lâĂ©paisseur des personnages. Loin des clichĂ©s et du superhĂ©ros trop iconisĂ©, les quatre hĂ©ros vivent une vie de famille. Ils ont des doutes, des failles, des joies, et mĂȘme une grossesse. La dynamique familiale est au cĆur du rĂ©cit, et elle fonctionne merveilleusement bien.
Le casting est impeccable :
Vanessa Kirby incarne une Susan Storm vibrante, Ă la fois forte, sensible et touchante. Câest elle qui brille le plus Ă lâĂ©cran, notamment dans ses scĂšnes dâutilisation des pouvoirs, oĂč lâĂ©motion est palpable.
Chaque apparition de Sue est marquĂ©e par une prĂ©sence magnĂ©tique, une intensitĂ© silencieuse qui capte lâattention sans jamais chercher Ă dominer. Elle nâest ni relĂ©guĂ©e au rĂŽle de soutien ni enfermĂ©e dans lâimage de la figure maternelle classique : elle est une leader naturelle, respectĂ©e et Ă©coutĂ©e, dont les dĂ©cisions et les Ă©motions façonnent vĂ©ritablement lâĂąme du groupe. Vanessa Kirby lui insuffle une douceur puissante, une intĂ©rioritĂ© constante, et une capacitĂ© Ă conjuguer fragilité et autoritĂ© sans jamais trahir la cohĂ©rence du personnage.
Joseph Quinn livre un Johnny Storm à la fois courageux, impulsif et drĂŽle, sans jamais se rĂ©duire au cliché du dragueur insupportable. Il incarne un jeune homme loyal, protecteur, capable dâhumour sans jamais tomber dans la moquerie ou lâimmaturitĂ©. Il rĂ©vĂšle une profonde humanitĂ©, notamment dans sa relation avec sa sĆur et sa famille. Johnny devient plus quâun ressort comique : il est le cĆur battant du groupe, capable de douceur, de bravoure, et mĂȘme dâune certaine sagesse dans lâimpulsion. Une belle surprise, portĂ©e avec justesse par lâĂ©nergie gĂ©nĂ©reuse de Joseph Quinn.
Ebon Moss-Bachrach incarne un Ben Grimm visuellement parfait, mĂ©lange de puissance brute et de grand cĆur. Sous cette apparence de roche et de force herculĂ©enne, il fait passer une douceur pudique, une tendresse blessĂ©e qui rend chaque regard et chaque geste profondĂ©ment touchants. Le film Ă©vite de dramatiser son apparence, prĂ©fĂ©rant la traiter avec une grande pudeur. Ben est Ă la fois un pilier protecteur, un frĂšre de douleur, profondĂ©ment humain et toujours Ă lâĂ©coute. Un rĂŽle exigeant que Moss-Bachrach porte avec sobriĂ©tĂ©, justesse et une prĂ©sence bouleversante.
Pedro Pascal, dans le rĂŽle de Reed Richards, dĂ©gage une classe naturelle mĂȘlĂ©e Ă la vulnĂ©rabilitĂ© dâun gĂ©nie tourmenté par la culpabilitĂ© et le poids des responsabilitĂ©s. Sa prestation Ă lâĂ©cran est nuancĂ©e et puissante, rĂ©vĂ©lant un homme brillant mais profondĂ©ment humain, constamment tiraillĂ© entre ambition et doutes. Pedro Pascal apporte Ă Reed une subtilitĂ© rare, oscillant entre rigueur et sensibilitĂ©, Ă©vitant le clichĂ© du gĂ©nie inaccessible. Sa performance incarne pleinement le fardeau du leadership et les sacrifices quâil impose, faisant de Reed un pilier à la fois inspirant et profondĂ©ment humain.
Herbie, ce petit robot attachant, est bien plus quâun simple gadget : il devient un vĂ©ritable membre de la famille. Toujours fidĂšle et serviable, il aide les Fantastiques dans leurs missions avec une efficacitĂ© surprenante. Sa prĂ©sence apporte une touche de lĂ©gĂšreté et dâhumour, Ă©quilibrant les moments de tension par ses interventions parfois maladroites mais toujours pleines de bonne volontĂ©. Herbie est la petite Ă©tincelle de douceur et dâingĂ©niositĂ© qui complĂšte parfaitement la dynamique du groupe.
Lâalchimie entre eux est palpable, rĂ©vĂ©lant des liens profonds fondĂ©s sur la connaissance mutuelle, lâaffection et le soutien. Enfin, une vĂ©ritable famille de superhĂ©ros, Ă la fois crĂ©dible et touchante.
Des Antagonistes cosmiques Ă la hauteur
Autre bonne surprise : le traitement des antagonistes, qui dépasse largement les attentes habituelles du genre.
Galactus, subtilement incarné par Ralph Ineson, impressionne par sa présence colossale et majestueuse, incarnant à merveille cette force primordiale presque divine issue des comics.
La rĂ©alisation exploite brillamment son gigantisme, jouant avec des plans vertigineux qui soulignent lâĂ©cart vertigineux entre cette entitĂ© cosmique et le dĂ©cor terrestre. Lâimage de Galactus dĂ©ambulant dans un New York à la fois fascinante et terrifiante est un moment dâanthologie qui marque durablement les esprits.
La Surfeuse dâArgent (Shalla-Bal), magnifiquement interprĂ©tĂ©e par Julia Garner, captive dĂšs son apparition. Son design est irrĂ©prochable, Ă la fois fidĂšle aux illustrations originales tout en bĂ©nĂ©ficiant dâune touche moderne qui lui donne une allure Ă la fois Ă©lĂ©gante et impressionnante.
Sa prestation est dâune intensitĂ© rare, et ses scĂšnes, notamment la sĂ©quence centrale du film, mĂȘlent habilement Ă©motion et poĂ©sie visuelle. Elle nâest pas une antagoniste unidimensionnelle, mais une messagĂšre prise dans un conflit qui dĂ©passe sa propre volontĂ©. La relation ambiguĂ« et bouleversante entre la messagĂšre de Galactus et la famille des 4 Fantastiques donne au film une dimension cosmique rare.
Les motivations de Galactus restent un peu simplifiĂ©es, mais la menace est ressentie avec force et crĂ©dibilitĂ©, sans tomber dans la caricature ni le CGI tape-Ă -lâĆil.
Une réalisation soignée et une ambiance rétro-futuriste
Matt Shakman, avec une mise en scĂšne sobre mais dâune grande efficacitĂ©, donne au film un rythme Ă©quilibrĂ©. Lâaction met du temps Ă dĂ©marrer, mais ce choix narratif est audacieux et payant. Il laisse place Ă des scĂšnes intimistes, pleines dâĂ©motion et de quotidien, permettant aux spectateurs de vĂ©ritablement sâattacher aux personnages avant de plonger dans des scĂšnes dâaction spectaculaires et maĂźtrisĂ©es.
La photographie, soignée et stylisée, associée à une direction artistique remarquable, nous plongent dans un New York des années 60 sublimé par un univers rétro-futuriste assumé.
Ce parti pris esthĂ©tique, trĂšs fidĂšle Ă lâesprit des premiers comics, est renforcĂ© par des dĂ©cors minutieusement travaillĂ©s, des costumes dâĂ©poque et des dĂ©tails visuels qui contribuent Ă crĂ©er une atmosphĂšre unique et envoĂ»tante.
Mention spĂ©ciale pour la gestion des pouvoirs, qui reprĂ©sentait un vrai dĂ©fi technique et artistique, en particulier ceux de Susan Storm. Des pouvoirs souvent dĂ©licats Ă visualiser sans tomber dans lâexcĂšs sont ici magnifiquement rendus Ă lâĂ©cran, mĂȘlant finesse, fluiditĂ© et impact visuel, tout en restant au service de lâĂ©motion et du rĂ©cit. Cette rĂ©ussite technique participe pleinement Ă lâidentitĂ© singuliĂšre du film, qui privilĂ©gie lâauthenticité et la subtilitĂ©.
Une Bande-son hypnotique
La musique de Michael Giacchino constitue un autre pilier essentiel du film. Son thĂšme principal, habilement repris et modulĂ© tout au long du long-mĂ©trage, mĂȘle avec finesse des fanfares classiques et des chĆurs cosmiques, crĂ©ant une atmosphĂšre Ă la fois grandiose et intimiste. Cette composition musicale renforce lâĂ©motion et lâĂ©popĂ©e tout en restant subtile, sans jamais envahir lâimage.
Contrairement Ă de nombreux blockbusters contemporains, le film fait le choix audacieux dâĂ©viter les chansons pop actuelles, ce qui contribue Ă prĂ©server lâidentitĂ© sonore singuliĂšre de lâĆuvre et son immersion dans une Ă©poque rĂ©volue. Ce parti pris musical participe pleinement Ă la cohĂ©rence globale du film et Ă sa tonalitĂ© rĂ©tro-futuriste unique.
Humour, rythme et émotions : un équilibre parfait
Contrairement Ă dâautres films Marvel, lâhumour y est dosĂ© avec finesse et justesse. Il ne vient jamais dĂ©samorcer lâĂ©motion ou la tension des scĂšnes dâaction, mais au contraire renforcer la complicité et la profondeur des relations entre les personnages. Johnny Storm, avec son mĂ©lange dâhumour lĂ©ger et de sĂ©rieux, incarne parfaitement cet Ă©quilibre dĂ©licat.
La dynamique dâĂ©quipe est naturelle et fluide, palpable Ă lâĂ©cran, crĂ©ant une vraie symbiose entre les membres. Enfin, un film oĂč les moments dâhumour, les sĂ©quences spectaculaires et les instants intimes cohabitent harmonieusement, sans jamais sâempiĂ©ter les uns sur les autres.
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Quelques réserves mineures
Si le film est une réussite quasi totale, on peut noter quelques points plus faibles :
Lâarc narratif de Ben Grimm est moins dĂ©veloppé que celui des autres membres, ce qui laisse une sensation dâincomplĂ©tude pour ce personnage pourtant central.
Certaines dĂ©cisions scĂ©naristiques concernant Reed Richards peuvent paraĂźtre maladroites, notamment lorsquâil annonce au monde des choix cruciaux, ce qui manque de subtilitĂ©.
La mythologie de Galactus reste survolée, sans approfondissement réel, ce qui peut laisser certains fans sur leur faim.
Conclusion : un reboot réussi, une nouvelle référence
Les 4 Fantastiques : Premiers Pas dĂ©passe largement le simple cadre du film de super-hĂ©ros. Câest une vĂ©ritable histoire de famille, de doutes, de responsabilitĂ©s et dâespoir, portĂ©e par un casting remarquable et une rĂ©alisation prĂ©cise et soignĂ©e.
Le film mĂȘle habilement respect des comics, Ă©motion sincĂšre et grandeur cosmique, le tout dans un univers rĂ©tro-futuriste Ă©lĂ©gant et maĂźtrisĂ©.
Au-delĂ de sa modernitĂ©, le film rend un hommage subtil et touchant à Jack Kirby, lâiconique crĂ©ateur des 4 Fantastiques, Ă travers des clins dâĆil visuels et narratifs qui raviront les fans de la premiĂšre heure sans jamais alourdir la narration.
Cette rĂ©interprĂ©tation rĂ©ussit Ă insuffler un souffle neuf tout en restant profondĂ©ment ancrĂ©e dans lâesprit du matĂ©riau dâorigine.
Sa plus grande rĂ©ussite reste sans doute dâavoir transformĂ© cette Ă©quipe mythique en une vraie famille, crĂ©dible, attachante et profondĂ©ment humaine.
Un grand oui, un vrai coup de cĆur, un film que je reverrai avec plaisir et qui sâimpose dâores et dĂ©jĂ comme une nouvelle rĂ©fĂ©rence du genre.
Les 4 Fantastiques : Premiers Pas devient sans conteste lâun de mes films prĂ©fĂ©rĂ©s du MCU.
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đ Et toi, quâas-tu pensé du film ? Quel membre de la famille tâa le plus touchĂ© ?Est-ce que tu tâattendais Ă un film aussi sensible ?
Dis-le-moi en commentaire (sans spoilers pour le moment !).
đŹ Je publierai trĂšs bientĂŽt une deuxiĂšme critique, cette fois avec spoilers, pour revenir plus en dĂ©tail sur certaines scĂšnes et choix marquants.
Ă trĂšs vite !
Un trĂšs bon film des 4 fantastiques ! Pour moi c'est Ben Grimm alias la Chose