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đŸ‘»đŸ‚ Le Sabbat de Samhain, l’ancĂȘtre d’Halloween 🎃🌑

DerniĂšre mise Ă  jour : 31 mai

I. Quelques points importants :


Les huit Sabbats marquent des moments importants du cycle annuel de la nature. Ces derniers sont reprĂ©sentĂ©s sur la roue de l’annĂ©e. Les dates des solstices et Ă©quinoxes sont approximatives. Pour connaĂźtre les dates exactes, il est conseillĂ© de se rĂ©fĂ©rer Ă  un almanach ou un calendrier.


La Roue est composĂ©e de 2 groupes de 4 fĂȘtes :

– 4 fĂȘtes solaires : l’équinoxe de printemps, le solstice d’étĂ©, l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver (les dates varient trĂšs peu d’annĂ©e en annĂ©e),

– 4 fĂȘtes intermĂ©diaires : Imbolc, Beltane, Lughnasad et Samhain.

Les 4 fĂȘtes solaires (les quartiers) sont appelĂ©es les petits sabbats et les 4 fĂȘtes intermĂ©diaires sont appelĂ©es les grands sabbats.


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Petites choses Ă  savoir, les sabbats ne sont pas cĂ©lĂ©brĂ©s Ă  la mĂȘme pĂ©riode entre l’hĂ©misphĂšre nord et l’hĂ©misphĂšre sud puisque les saisons sont inversĂ©es (la roue de l’annĂ©e est donc diffĂ©rente).


À l’époque des peuples celtiques, Samhain marquait le dĂ©but de l’hiver, le temps des derniĂšres rĂ©coltes. À cette pĂ©riode, le voile entre les mondes s’amincit, il est donc possible de communiquer avec les Ăąmes des dĂ©funts. Ce sabbat est assimilĂ© au nouvel an des « sorciĂšres », car il s’agit de la fin de l’annĂ©e celtique. Il symbolise la mort et la renaissance.


II. Les origines


Avant de commencer, je sais que de nombreuses personnes se demandent comment on prononce le mot « Samhain ». Il s’agit d’un mot gaĂ©lique qui se prononce « Sa-Ouine ».et signifiant « fin de l’été ». Chez les Celtes, on trouve parfois les mots : Sah-vin, So-Wein ou encore Samonios 



C’est une pĂ©riode oĂč la moisson est achevĂ©e. Le dieu mourant est entrĂ© et la dĂ©esse est descendue dans le monde souterrain pour rejoindre son bien-aimĂ©, laissant sa place Ă  la « veille femme ».


La frontiĂšre entre les mondes Ă©tant plus mince, les dĂ©funts vont rendre visite aux vivants, les ĂȘtres magiques, spirituels et fĂ©eriques la franchissent aussi. C’est une saison idĂ©ale pour la magie et la divination. Pour les Celtes, c’était le sabbat le plus important des quatre fĂȘtes du feu.


1. La date de célébration :


La célébration de Samhain est assez approximative. Ce sabbat se déroule en trois nuits : les 3 nuits de Samonios (Tri Nox Samoni), en général à partir du 27 ou 28 octobre.


Le temps est comme suspendu : le passé, le présent et le futur se succÚdent de façon simultanée durant ces 3 nuits.


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Lors de cette cĂ©lĂ©bration, les druides fĂȘtaient le commencement d’un nouveau cycle. Ils laissaient les feux des foyers s’éteindre aprĂšs la premiĂšre gelĂ©e suivant la pleine lune d’octobre. Puis ils rallumaient le feu sacrĂ© pour le village Ă  l’aide d’une roue reprĂ©sentant le soleil.


2. Pourquoi le 31 octobre ?


Quand le christianisme s’installa et se rĂ©pandit en Europe. L’Église dĂ©cida d’accĂ©lĂ©rer la conversion des PaĂŻens en « convertissant » leurs fĂȘtes. Pour cela, les ecclĂ©siastiques dĂ©cidĂšrent que ces fĂȘtes seraient cĂ©lĂ©brĂ©es Ă  d’autres moments de l’annĂ©e, tout en leur donnant de nouveaux noms avec ceux d’un Saint.


Mais les anciennes fĂȘtes du feu de fin octobre avaient toujours lieu. Alors l’Église et le pape GrĂ©goire IV dĂ©placĂšrent le jour des saints et des martyrs (qui avait lieu le 13 mai) au jour de la fĂȘte des morts. Ainsi, au lieu de nier la fĂȘte des Morts, ils dĂ©clarĂšrent que le 1er novembre serait le jour de la Toussaint (de tous les saints).


La Toussaint et le Jour des Morts sont devenues des fĂȘtes distinctes :

– la premiĂšre pour les Ăąmes dĂ©jĂ  au paradis,

– La deuxiĂšme pour les Ăąmes ayant encore des tĂąches Ă  rĂ©soudre au purgatoire.


En Irlande (pays de naissance d’Halloween), ce jour Ă©tait un temps de rĂ©unions de famille avant la traite des vaches. Et avec le temps, la nuit prĂ©cĂ©dant le 1er novembre prit le nom d’Hallowe’en ( contraction d’« All Hallows Eve » signifiant la veille de la Toussaint).


Ce fut un semi-Ă©chec pour l’Église, car les pratiques paĂŻennes sont en grande partie restĂ©es et se sont rassemblĂ©es la veille de la Toussaint.


Le sabbat de Samhain est comme une fĂȘte de libĂ©ration, un exutoire qui se fait Ă  travers des farces, des jeux, des dĂ©guisements et tout en nous reliant aux morts avec tendresse. Il permettait aux gens de se libĂ©rer des normes en cĂ©lĂ©brant la vie en rendant hommage aux ancĂȘtres.


3. L’exportation d’Halloween :


Beaucoup pensent qu’Halloween est d’origine AmĂ©ricaine, mais ce n’est pas le cas. Elle est EuropĂ©enne, son bassin de naissance se trouvant en Irlande.


Quand les protestants d’origine irlandaise se sont installĂ©s aux États-Unis, ils ont amenĂ© avec eux leurs propres traditions, dont celle d’Halloween/Samhain. Ils avaient pour coutume d’organiser des fĂȘtes et des jeux en se costumant et leurs voisins non irlandais se sont joints Ă  eux.


Dans les annĂ©es 30, les « farces » sont devenues un problĂšme ; alors, en 1950, pour divertir la jeunesse et Ă©viter les fauteurs de troubles, les grandes villes amĂ©ricaines commencĂšrent Ă  organiser des tournĂ©es des maisons « trick or treat » (farce ou friandise), dont aujourd’hui on traduit plutĂŽt par « des bonbons ou un sort ». Les occupants des maisons offraient des friandises pour Ă©viter les mauvais tours.


Dans les anciennes pratiques, il s’agissait d’offrandes aux morts sous forme de fruits ou de gñteaux.


C’est Ă  partir des annĂ©es 70, qu’Halloween devint une fĂȘte commerciale. Ce n’était plus une fĂȘte rĂ©servĂ©e aux enfants, mais plutĂŽt une fĂȘte pour tous. Les entreprises adaptĂšrent le packaging des bonbons Ă  cette pĂ©riode et créÚrent des dĂ©corations pour les maisons.

Malheureusement, dans tout cela, il y avait des points nĂ©gatifs, car les fĂȘtes Ă©taient devenues un prĂ©texte pour dĂ©tĂ©riorer des biens publics et privĂ©s. De plus, certains groupes de chrĂ©tiens conservateurs, conscients des origines paĂŻennes de cette fĂȘte cherchĂšrent Ă  combattre la popularitĂ© de cette fĂȘte, mais sans succĂšs.


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C’est la pop culture amĂ©ricaine (Ă  travers ses films et sĂ©ries) qui a fait en sorte qu’Halloween s’exporte dans de nombreux pays et c’est ainsi que cette fĂȘte est revenue en Europe (on peut dire que la boucle est bouclĂ©e).


Concernant la fĂȘte de Samhain, elle a suivi un chemin assez similaire. Dans les annĂ©es 80, le dĂ©veloppement paĂŻen (le nĂ©o-paganisme) a commencĂ© Ă  prendre de l’ampleur en AmĂ©rique du Nord et la sorcellerie traditionnelle a commencĂ© Ă  rĂ©apparaĂźtre au Royaume-Uni.


De plus en plus de personnes célÚbrent Samhain le 31 octobre ou à la pleine lune la plus proche. Au Royaume-Uni, les vieilles coutumes et traditions ont toujours été intégrées à la culture populaire.


De nos jours, chacun fĂȘte Ă  sa maniĂšre ce sabbat, de façon plus modernisĂ©e, en mĂ©langeant des Ă©lĂ©ments de Samhain et d’Halloween : en regardant des films d’horreur, en sculptant des citrouilles, en faisant la tournĂ©e des maisons, en se costumant et de maniĂšre plus solennelle avec des cĂ©rĂ©monies et des autels.


4. La célébration :


Les torches et les lanternes Ă©taient allumĂ©es au bord des chemins, des routes et sur les rebords des fenĂȘtres pour Ă©loigner les mauvais esprits, mais aussi pour Ă©clairer le chemin des ancĂȘtres qui traversaient le voile pour rendre visite Ă  leurs proches.


Des diners Ă©taient organisĂ©s pour honorer les ancĂȘtres. La tradition voulait que le repas se dĂ©roule en silence ou bien en murmurant pour communiquer. Une place et des couverts Ă©taient rĂ©servĂ©s pour les dĂ©funts. En Irlande, ils pouvaient laisser un gĂąteau Ă  la fenĂȘtre ou devant la porte pour les morts.


Quand le repas Ă©tait terminĂ©, les enfants jouaient Ă  des jeux traditionnels de Samhain alors que les parents se remĂ©moraient des souvenirs et faisaient le bilan de l’annĂ©e.


5. Et les citrouilles, dans tout ça ?


Il faut savoir qu’à la base, c’était des navets qui Ă©taient utilisĂ©s pour les lanternes. Les gens de l’époque les creusaient et mettaient Ă  l’intĂ©rieur un charbon ardent.


Ces lanternes Ă©taient appelĂ©es « Jack-O’Lanterns », cela faisait rĂ©fĂ©rence Ă  une vieille lĂ©gende chrĂ©tienne. C’est une histoire concernant un forgeron nommĂ© Old Jack (le vieux Jack), il Ă©tait si mauvais que ni le ciel, ni l’enfer n’en voulaient. Il Ă©tait donc condamnĂ© au purgatoire, obligĂ© de parcourir les routes la nuit d’Halloween avec juste un navet pour Ă©clairer son chemin.


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Quand Halloween arriva dans le Nouveau-Monde avec les colons irlandais, les citrouilles, étant plus répandues, prirent peu à peu la place des navets dans les confections des lanternes.


6. L’obscuritĂ© et les monstres :


À cette pĂ©riode, le voile Ă©tant plus fin, de nombreuses crĂ©atures féériques traversent la frontiĂšre, en plus des dĂ©funts. C’est pour cela que Samhain s’est retrouvĂ© peuplĂ© de divers ĂȘtres provoquant la peur, voire la terreur.


Les plus anciens remontent Ă  l’époque celtique. Lors de cette fameuse nuit, les personnes sortaient en groupe et toujours avec une lanterne, par peur de rencontrer d’étranges personnages sur leur chemin.


Parmi ces derniers, il pouvait y avoir :


– le pĂșca (« pookah » provient du vieux gaĂ©lique irlandais, signifiant « esprit » ou « fantĂŽme »). C'est une crĂ©ature Ă©nigmatique qui peut changer de forme, elle Ă©tait Ă  la fois crainte et vĂ©nĂ©rĂ©e.

Il peut apparaĂźtre sous diverses formes comme : un cheval noir aux yeux rouges flamboyants, un liĂšvre ou un lapin de couleur sombre (deux formes plutĂŽt effrayantes et dangereuses), un chien noir aux yeux brillants (forme de prĂ©sages ou d’avertissements), une apparence humaine, il peut apparaĂźtre comme un vieil homme vĂȘtu de haillons ou comme une femme sĂ©duisante, mais avec des yeux Ă  la lueur surnaturelle et d'autres formes


Quelle que soit sa forme, le PĂșca est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme Ă©tant de couleur sombre. Il se dĂ©gagerait une Ă©nergie sombre et malĂ©fique.

Il n’est pas forcĂ©ment mĂ©chant. C’est une crĂ©ature ambivalente qui peut ĂȘtre Ă  la fois bienveillant et malicieux.

Selon des histoires, il aiderait les agriculteurs en effectuant des tĂąches nocturnes, tandis que d’autres le dĂ©peignent comme un farceur qui effraie les voyageurs perdus.


– La dame de Gwyn (ou Wen), c’est une femme vĂȘtue de blanc qui pouvait soit ĂȘtre malĂ©fique ou inoffensive. Selon les sources, on peut dire qu’elle serait Ă  l’origine des lĂ©gendes sur la ou les dames blanches.

Il pourrait s’agir d’une ancienne dĂ©esse ou d’anciennes dĂ©esses oubliĂ©es des Hommes. Avec le christianisme, elles sont devenues des fantĂŽmes qu’on finit par appeler « Dame Blanche ».


- assez proche de la Dame de Gwyn, il y a la Banshee, elle est considĂ©rait comme une messagĂšre de la mort (appartenant au mĂȘme univers que les Sidhe et les fĂ©es irlandaises). Elle annoncerait par son cri strident une mort prochaine.

D’aprĂšs la lĂ©gende, ces hurlements annonceraient Ă  celui qui l’entend soit sa propre mort, soit celle d’un proche ou de quelqu’un d’important.

Attention, elle annonce la mort mais ne la provoque jamais.


- le Dullahan, le monstre populaire de lĂ©gende de Sleepy Hollow (le cavalier sans tĂȘte).

Il est connu comme un ĂȘtre espiĂšgle avec des jeux macabres.

Ce dernier peut retirer sa tĂȘte comme il le veut (c’est pour cela qu’il est souvent reprĂ©sentĂ© la tĂȘte dans une main).

Il se dĂ©place Ă  cheval et lorsqu’il arrĂȘte se dernier, un ĂȘtre humain doit mourir, cela en murmurant le nom de sa victime, qui s’écroule aussi tĂŽt.


Il y en a bien d’autres, mais cela serait bien trop long de tout citer.


Les lĂ©gendes et histoires ont longtemps hantĂ© nos campagnes, au point qu’on en connaĂźt encore aujourd’hui.


Pour Ă©viter que ces crĂ©atures entrent dans les maisons, des protections Ă©taient mises en place, comme de l’eau bĂ©nite, des croix. Certaines personnes mettaient de la nourriture Ă  l’extĂ©rieur dans l’espoir de dĂ©tourner l’attention de ces visiteurs indĂ©sirables.


III. Et aujourd’hui, comment peut-on cĂ©lĂ©brer Samhain ?


Comme dit plus haut, de nombreuses personnes cĂ©lĂšbrent ce sabbat le 31 octobre, le mĂȘme jour qu’Halloween. Chacun a sa mĂ©thode pour le faire. Le plus souvent, c’est un moment solennel et calme.


Les pratiques actuelles se retrouvent dans de nombreuses traditions.

Le but premier est d’honorer les dĂ©funts et nos ancĂȘtres, mais aussi de faire le bilan de l’annĂ©e qui vient de s’écouler.


Comment je célÚbre ce Sabbat ?


Pour le prĂ©parer, en gĂ©nĂ©ral, j’aime aller me balader pour ramasser des feuilles, des chĂątaignes, des pommes de pins et d’autres Ă©lĂ©ments qui me serviront pour dĂ©corer mon intĂ©rieur. De plus, je prends soin de crĂ©er mes dĂ©corations, en gĂ©nĂ©ral.


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Quand je le peux, je rĂ©alise un autel pour honorer les ĂȘtres qui m’ont quittĂ© (humains comme animaux).

Pour cela, je mets une nappe noire (pour rappeler la nuit, la saison sombre, le voile entre les mondes), j’y rajoute des citrouilles en laine et en pĂąte Ă  sel (confectionnĂ©es par mes soins) ou en cĂ©ramique, des feuilles, des pommes de pins, des chĂątaignes (que j’ai ramassĂ©es lors de mes promenades).

Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi y mettre des fleurs comme des ChrysanthĂšmes.

En son centre, j’y mets une assiette ou un plat avec des offrandes pour les dĂ©funts et autour, je place des photos des ĂȘtres chers qui m’ont quittĂ©, ainsi que des bougies que j’allume en pensant Ă  eux.


J’ai pour tradition d’organiser un repas avec des amis ou de la famille, tout en pensant aux ĂȘtres aimĂ©s qui ne sont plus parmi nous (malheureusement, cette annĂ©e, je ne peux pas faire un grand repas, ça sera donc une soirĂ©e juste avec mon conjoint).

Pour le repas, je préfÚre utiliser des fruits et des légumes de saison comme des pommes, des navets, des citrouilles, des chùtaignes, du cidre et du vin chaud.


J’ai Ă©galement des petits rituels faciles Ă  mettre en place. Je dĂ©bute d’abord par un  « nettoyage spirituel ».

En balayant ma maison, je visualise les énergies négatives et stagnantes, je finis par un coup de balai poussant les énergies par la porte.

Ensuite, je me saisis d’un morceau de papier et j’y Ă©cris un aspect de ma vie dont je souhaite me dĂ©faire. Je le brĂ»le Ă  la lumiĂšre d’une bougie tout en visualisant le mal disparaĂźtre.

Enfin, je prends le temps de faire le bilan de l’annĂ©e qui vient de s’écouler, je liste les objectifs rĂ©alisĂ©s, ceux que j’ai abandonnĂ©s et ceux que je dois encore rĂ©aliser.

Je prends aussi un moment pour penser aux choses qui me font peurs et qui m’empĂȘchent d’avancer afin de travailler dessus.

Vous pouvez aussi méditer et pratiquer la divination.



Et toi ?


Comment cĂ©lĂšbres-tu Samhain ou Halloween ? As-tu envie de t’y mettre ? Quelles sont tes traditions, tes rituels ?


🧡 J’ai hñte de te lire.


Sources :

- Samhain : Rituels, recettes et traditions de la fĂȘte des morts – Diana Rajchel – Éditions DanaĂ©

- La Bible de la magie naturelle – Ann-Marie Gallagher – Edition : Guy Tredaniel

- TraitĂ© des usages et savoirs de sorciĂšre – Edition : Secrets d’étoiles


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